Bouger pour mieux penser : l’impact du mouvement sur le cerveau
On croit souvent que réfléchir, apprendre ou se concentrer se joue uniquement “dans la tête”. Pourtant, le corps et le cerveau sont intimement liés. Le mouvement ne sert pas seulement à dépenser de l’énergie : il nourrit littéralement notre cerveau, soutient nos apprentissages, régule nos émotions et stimule notre créativité. En d’autres termes, le mouvement est un outil puissant pour mieux penser et mieux vivre.
Pourquoi le cerveau a besoin du mouvement ?
Le cerveau est un organe très énergivore : il pèse environ 1,5 kg mais consomme près de 20 % de l’énergie totale du corps. Pour fonctionner, il a besoin d’un apport constant en oxygène et en nutriments.
- Quand on bouge, la circulation sanguine s’accélère. Résultat : le cerveau reçoit plus d’oxygène et de glucose, ses “carburants” essentiels.
- En parallèle, le mouvement stimule la production de neurotransmetteurs comme la dopamine (motivation, plaisir), la sérotonine (humeur) et la noradrénaline (attention).
Concrètement, cela signifie que bouger prépare le cerveau à mieux se concentrer, apprendre et mémoriser.
Comment le mouvement influence nos apprentissages ?
Chez l’enfant comme chez l’adulte, les apprentissages passent par le corps. Les connexions neuronales se construisent et se renforcent grâce aux expériences motrices : ramper, sauter, grimper, lancer… Toutes ces actions développent la coordination, l’équilibre, la perception de l’espace, mais aussi les capacités cognitives.
Un exemple simple : quand un enfant traverse la ligne médiane de son corps (par exemple, toucher son genou gauche avec la main droite), cela active la communication entre les deux hémisphères cérébraux. Or, cette connexion est indispensable pour lire, écrire, calculer ou organiser ses idées.
Ainsi, intégrer du mouvement dans les temps d’apprentissage permet de :
- stimuler l’attention : le cerveau se “réveille” et devient plus réceptif,
- renforcer la mémoire : bouger active l’hippocampe, une zone clé de la mémorisation,
- favoriser la compréhension : le corps devient un support pour intégrer de nouvelles notions.
Bouger pour calmer ses émotions
Le mouvement n’agit pas seulement sur la cognition, il influence aussi directement notre équilibre émotionnel. Lorsque nous bougeons, notre corps sécrète des endorphines, hormones du bien-être. Ces substances diminuent le stress, apaisent l’anxiété et redonnent de l’énergie positive.
C’est pour cela qu’un enfant agité a souvent besoin de courir ou de sauter pour retrouver son calme.
Chez l’adulte, une simple marche de 10 minutes peut suffire à réduire la charge mentale et à clarifier les idées.
Le mouvement devient alors un outil naturel pour réguler les émotions et retrouver une disponibilité intérieure pour penser ou apprendre.
Le mouvement et la créativité
Le cerveau adore la nouveauté et le changement de perspective. Quand on bouge, on active à la fois l’hémisphère gauche (logique, organisation) et l’hémisphère droit (imagination, intuition). Résultat : les idées circulent mieux, de nouvelles connexions se créent.
De nombreux créateurs en ont fait leur rituel : Aristote donnait ses cours en marchant, Steve Jobs organisait des “walking meetings”, et bien des écrivains expliquent trouver leurs meilleures idées en se promenant.
Si vous cherchez une solution à un problème ou l’inspiration pour un projet, bougez : marchez, dansez, changez de posture. Le corps débloque l’esprit.
Quelques mouvements simples pour le quotidien
Il n’est pas nécessaire de pratiquer un sport intense pour stimuler son cerveau. Quelques minutes de mouvement suffisent pour faire la différence. Voici quelques exemples faciles à intégrer dans la vie de tous les jours :
- La marche : prendre l’habitude de marcher avant un travail intellectuel ou pour clarifier ses idées.
- Les étirements : ils favorisent la détente musculaire et la circulation, apportant plus d’oxygène au cerveau.
- Les croisements droite/gauche (issus du Brain Gym) : toucher le genou gauche avec la main droite puis inversement, pour activer la communication entre les deux hémisphères cérébraux.
- Le mouvement oculaire : suivre du regard un objet qui bouge de gauche à droite ou en diagonale pour stimuler l’attention et la concentration.
- La respiration en mouvement : inspirer profondément en levant les bras, expirer en les relâchant. Un exercice simple pour rééquilibrer énergie et calme.
Le mouvement : une hygiène de vie pour le cerveau
Bouger chaque jour, même quelques minutes, c’est offrir au cerveau un environnement idéal pour fonctionner. Cela permet de mieux apprendre, mieux gérer ses émotions, trouver plus facilement des idées et se sentir globalement plus équilibré.
Le mouvement devrait donc être vu comme une habitude de vie essentielle, au même titre que bien manger ou bien dormir.
En conclusion
Le lien entre le corps et le cerveau est constant : chaque geste, chaque pas, chaque respiration influence notre manière de penser et de ressentir. Le mouvement est une ressource simple, accessible et puissante pour soutenir nos apprentissages, notre bien-être et notre créativité.
Alors, la prochaine fois que vous vous sentez fatigué, dispersé ou bloqué dans vos idées, rappelez-vous : bouger, c’est penser avec tout son corps !
